Visite à Louiseville avec les écrivains
Ils se couchent de bonne heure
demain se lèveront pour écrire
mais nous on n’a pas encore fini
notre période Bukowski
dans le petit salon de bois
on vide la bouteille de Balvenie
au plafond les poutres ploient
j’ai peur que le monde s’effondre
dying inside
c’est le solstice
une dernière fois
une fois pour toutes
comme la camisole
il fait jour les écrivains émergent
je tombe à la renverse dans la balançoire
je lis ses derniers poèmes
plein soleil dans le cadre de porte
je ne comprends rien j’éclate de rire
l’an dernier il m’avait dit
« on fait tous du mal aux autres
sauf toi »
il est midi on me sert un grilled cheese
je m’ouvre encore une bière
l’Antarctique fissure et fond
Antarès grésille et s’éteint
ils se mettent au travail
je monte dormir
« on meurt parce qu’on est sexués
on est sexués parce qu’on meurt »
il voit des récits partout
et lui des vers
de mon côté ce n’est que
love and death
total fucking darkness
je descends
dans la cour je fige debout
comme dans un jeu bogué
le monde s’effiloche
la tête penchée j’attends
la connexion
j’attends
l’extinction
j’attends
de vomir mon gatorade.